Pourquoi

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     Encore étudiant à cette époque et à l’approche du mois d’août, j’avais dans l’idée de me récompenser des nombreux efforts fournis tout au long de ma troisième année de formation. N’étant pas matérialiste pour un sou m’offrir quelque chose, qu’elle soit utile ou divertissante, m’aurait rapidement ennuyé ce qui réduisait cette dépense à un gadget dont j’aurai très rapidement regretté l’acquisition.

 

     Après tant de temps passé, je souhaitais m’évader des cours et des murs de l’internat. M’offrir des vacances à l’étranger me plaisait bien. Malheureusement ce plaisir prenait un chemin sans issue car immédiatement mon compte en banque se révèlerait être une barrière infranchissable. Alors comment enjamber cet obstacle ? En sautant par-dessus ? Pas gagné. En le contournant ? Là, je dis oui !



     Partir à l’étranger et en Europe me semblait être la seule destination raisonnable et réalisable. Mais à quel coût ? Souvent, lorsqu’il s’agit de voyager, les dépenses principalement coûteuses sont les déplacements mais surtout, car rapidement exorbitantes, celles qui vous recouvrent la tête d’un toit. N’ayant ni le permis de conduire ni voiture – forcément – j’opte pour l’achat d’un vélo. Concernant l’hébergement et n’ayant vraisemblablement pas d’autres choix, je m’en remets à Dame Nature pour me guider et m’offrir un coin de verdure suffisamment confortable et sécurisant ; et si possible avant la tombée de la nuit.

      Quoi qu’il en soit, l’impératif était de réduire au maximum le coût journalier de cette première expérience si bien que les seules dépenses qu’il m’était impossible de soustraire à mon budget, sous peine de mourir et me fâcher, sont celles qui m’hydratent et me nourrissent. Après il y a toujours des manières plus ou moins économes de consommer, mais si mes dépenses journalières alimentent exclusivement mon estomac alors cette aventure a toutes ses chances de voir le jour. Concrètement ce projet me conduisait principalement à m’équiper d’une quantité de matériel que je ne possédais pas avant. A côté, il y avait bien sûr l’achat des billets d’avion nécessaires à me propulser un peu plus rapidement par-delà nos frontières. A la vue des achats réalisés (cf.budget) je ne vous cacherai pas qu’il m’a fallu travailler à chaque week end du mois de juillet.

 

     Le temps pressait et je ne disposais que d’un mois pour m'informer au mieux, m'équiper et boucler l’ensemble de ces préparatifs. Il s’agissait d’anticiper au mieux cette excursion afin qu’elle me ramène en un seul morceau à Paris et surtout avant l’expiration de mes 37 jours de liberté conditionnelle. En effet, passé ce délai me conduisait à une nouvelle absence. Seulement être absent le jour de la reprise des cours m'impliquait fortement à penser que l’ensemble de mes formatrices mettrait résolument un terme à la bonne continuité de ma formation. Je peux aujourd’hui vous dire que l’une des forces drainée dans mes mollets répondait à cet enjeu.